Cancelo et Al Hilal : quand rester coûte plus cher que partir
20 novembre 2025
Contexte et turbulences
Malgré son talent exceptionnel, Joao Cancelo s’est engagé à Al Hilal en 2024 pour une somme mirobolante, mais sa présence s’est rapidement transformée en sujet de discorde et en source de questionnements pour le vestiaire et la direction.
Des rumeurs évoquent un retour en Europe et un possible transfert vers Benfica, ce qui alimente les inquiétudes autour du poste de latéral droit et de l’équilibre global de l’équipe.
Pour autant, une lueur d’équilibre est apparue lorsque Marcos Leonardo a été intégré à l’effectif après le remplacement d’un autre joueur, et son apport s’est fait sentir avec des buts importants, redonnant de l’allant à l’attaque.
Des années de controverse et des blessures récurrentes
La trajectoire de Cancelo est marquée par des épisodes hors terrain et des épisodes sur le terrain qui affectent l’équipe. Le joueur retrouve notamment des lueurs de controverse liées à des échanges avec des entraîneurs, des départs et des messages publics qui projettent une image complexe d’un talent qui refuse parfois le statut de simple exécutant.
Ses démêlés personnels remontent à une période douloureuse de sa jeunesse, marquée par un accident de voiture en 2013 qui a coûté la vie à sa mère et laissé des traces psychologiques. Au fil des années, des doutes sur sa santé et des soucis neurologiques ont été évoqués, notamment des mouvements involontaires qui ont alimenté les spéculations des observateurs.
En 2021, un cambriolage massif à Manchester a ajouté une dimension sombre à sa vie privée. En 2024, une absence pour cause « personnelle » face à Barcelone a été suivie, en 2025, d’une altercation dans un club nocturne de Vila Nova de Gaia, relançant le débat sur son investissement et sa discipline.
Sur le plan sportif et dans les vestiaires, Cancelo a également connu des dissensions notables. Une dispute avec Cristiano Ronaldo avant le Mondial 2022, puis des frictions avec le coach Pep Guardiola à Manchester City, ont nourri l’idée d’un tempérament difficile plutôt que d’un simple talent pur. Des épisodes semblables ont été rapportés à Barcelone, lorsque Marc Jojo — surnom donné à un jeune coéquipier — a été invité à rassembler les joueurs autour d’un dîner, ce qui a été perçu comme un acte trop démonstratif pour les supporters.
Avec l’arrivée de Jorge Jesus et la présence de Simone Inzaghi comme entraîneur actuel, les tensions se sont poursuivies sur le banc et dans le couloir des remplacements, où Cancelo a parfois quitté le terrain sans s’asseoir sur le banc.
Le chapitre des blessures a également pesé : une blessure à la jambe a tenu 8 jours, une déchirure 46 jours, puis une autre déchirure 52 jours, menant à une longue période d’indisponibilité qui a ouvert une porte à Marcos Leonardo, qui a saisi sa chance en inscrivant 8 buts en 11 matchs et en comblant le vide laissé par d’autres absences.
Cette série de coups du sort a amplifié les frictions internes. Cancelo a été accusé de ne pas se conformer aux attentes du staff et du vestiaire, et certains témoins ont raconté ses départs précipités du terrain et ses critiques publiques envers des choix techniques.
En parallèle, son départ et son retour à la lumière des réseaux sociaux ont alimenté les spéculations : des posts annonçant des revers et les souhaits de retour en Europe ont coexisté avec des photos en dehors du maillot du club, puis un retour discret à l’entraînement avec l’équipement de Corinthians, avant de quitter Riyad pour une destination non communiquée, ravivant les interrogations des supporters sur son engagement et sa fidélité au projet.
Sur le terrain, les performances de Cancelo n’ont pas suffi à compenser les dérives hors terrain et les épisodes de contestation auprès des entraîneurs. Les rapports sur le vestiaire indiquent que son comportement a perturbé l’équilibre du groupe, et que les entraîneurs n’ont pas toujours trouvé la meilleure façon d’exploiter son potentiel sans être freinés par des réaction protections.
Assainissement ou sacrifice ?
En définitive, même avec une qualité technique indéniable, la somme des défis — blessures, instabilité mentale évoquée et frictions multiples — rend son maintien moins rentable que les coûts potentiels d’un départ. L’absence de Cancelo a parfois apporté un calme nécessaire au sein de l’équipe et a laissé émerger des talents plus constants et mieux alignés sur les objectifs collectifs. Le club se trouve face à un choix désormais prudent : continuer à gérer le risque Cancelo ou privilégier des solutions plus stables et durablement disponibles.
Pour Al Hilal, l’équation est claire : le talent peut être brillant, mais quand les problèmes pèsent lourd, la prudence prend le pas sur l’égo du moment. Le prochain chapitre dépendra de la capacité du joueur et du club à trouver un terrain d’entente, ou à accepter que l’ombre du vestiaire peut être aussi lourde que la lumière du talent.
— Petite touche finale d’espièglerie: Si Cancelo était une appli, ce serait “MàJ refuse”: chaque mise à jour promet le monde, mais en pratique, elle freeze le système et il faut redémarrer tout le vestiaire.
— Et pour le second gag, on peut dire que Cancelo est peut-être rapide sur le terrain, mais en dehors, il faut compter sur le GPS pour le retrouver dans le vestiaire.