Le conseil inattendu d’une légende de Liverpool: Salah sur le banc pourrait relancer l’attaque
15 octobre 2025
Contexte et avis d’une légende
John Aldridge, légende de Liverpool, adresse une recommandation à Arne Slot concernant la situation actuelle de Mohamed Salah et les choix à venir pour l’équipe.
Salah a été critiqué ces dernières semaines après une série de déceptions des Reds face à Crystal Palace, Galatasaray et Chelsea. Le retour du joueur est attendu après la pause internationale, et ses performances avec l’équipe nationale égyptienne dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2026 alimentent le débat.
Aldridge affirme que Slot ne doit pas hésiter à le mettre sur le banc si le niveau de Salah continue de baisser, même si cela peut entacher temporairement l’image du joueur et du club.
Dans une interview accordée à Liverpool Echo, Aldridge ajoute: Salah est un joueur qui nécessite plus d’efforts; on l’a vu se reprendre pendant la pause internationale, mais l’équipe doit prendre les décisions qui s’imposent, même si cela touche à la réputation du joueur.
« Il ne faut pas que la réputation du joueur dicte les choix tactiques », a-t-il expliqué. « Si le niveau n’est pas au rendez-vous, le coach peut être amené à agir, en particulier avec d’autres attaquants disponibles. »
Pour illustrer son propos, Aldridge partage une anecdote personnelle: « Quand j’étais à Oxford, mon entraîneur Maurice Evans m’a dit que j’avais peut-être besoin de quitter l’équipe pour remettre de l’ordre dans mes affaires ». Il explique que ce genre de retours blessants peut, paradoxalement, réveiller un joueur et le pousser à réagir.
Et il ajoute: « Dans le football, les décisions difficiles font partie du métier; si Salah ne retrouve pas son niveau, il faut agir sans tarder. »
Mauvaise passe et regards sur l’avenir
La saison dernière, Salah a été l’un des meilleurs joueurs du monde, terminant l’année avec 57 contributions (34 buts et 23 passes décisives), chiffre qui n’a été égalé par personne dans les cinq grands championnats européens, mais il a terminé quatrième du Ballon d’Or 2025.
Au début de la saison 2025-2026, il a inscrit deux buts cruciaux dans les cinq premiers matchs, l’un sur penalty contre Burnley, et a offert une belle réalisation contre l’Atlético Madrid en Ligue des champions, mais cela n’a pas suffi à masquer une performance générale en demi-teinte.
Liverpool a gagné ses sept premiers matchs officiels, mais avec une prestation globalement insuffisante, notamment face à Southampton en Coupe de la Ligue.
La question était alors de savoir si la tendance changerait avant une série de matchs plus accessibles. Trois défaites consécutives face à Crystal Palace, Galatasaray et Chelsea ont montré que le problème était plus profond qu’un simple coup de mou.
Une baisse marquée dans les chiffres
Selon les chiffres d’Opta, Salah a perdu son cap: le nombre de touches par match est passé de 48,6 à 42,6, le plus bas depuis son arrivée à Liverpool en 2017. Dans la zone suivante, son nombre de touches dans la surface est descendu de 9,6 à 5,5 par 90 minutes, soit le plus bas de sa carrière dans le club.
Autre indicateur en baisse: il tente désormais 1,6 dribble par match avec un taux de réussite d’environ 20 %, contre 3,5 et 39,3 % la saison précédente. En Premier League, il n’effectue plus une seule dribble sur 11 tentatives, signe peut-être d’une perte de confiance plutôt que d’un déclin physique pur.
Même les tirs ont reculé: 2,0 tirs par match au lieu de 3,4, et le xG passe de 0,63 à 0,32, soit un niveau inhabituel pour Salah sur les deux dernières années. Sur les 24 derniers matchs hors penalties, il a marqué seulement 4 buts sur 52 tirs, un ratio qui ne reflète pas son standard habituel.
Où est le problème?
Si l’on peut pointer Salah, les chiffres pointent également vers un système tissé après le départ de Trent Alexander-Arnold vers le Real Madrid. Le duo de passes cisaillant et les connexions offensives qui dépendaient largement de Salah se sont étiolées.
La saison précédente, Alexander-Arnold avait adressé 147 passes cassant les lignes vers Salah, un record dans le championnat. Parmi ces passes, 37 traversaient directement la défense adverse, soit plus du double du prochain duo en lice.
Le départ de Trent a laissé un vide à droite, privant Salah de l’approvisionnement le plus précis et créatif. Quand Trent jouait à ses côtés la saison passée, Salah affichait 27 buts en 3,5 tirs par match et 0,48 expected goals sans penalties.
Lors des matchs sans Trent (12 rencontres sur les deux dernières saisons), Salah n’a inscrit que 4 buts, dont 2 penalties, et son ratio de tirs est tombé à 2,3 par match avec un expected goals d’environ 0,3.
En bref, les chiffres ne cachent pas tout: l’équipe a aussi changé, et l’impact est un manque d’alignement sur Salah plus que des lacunes individuelles isolées.
Le Liverpool de Slot reste en tête du classement pour le nombre de passes progressives (444), mais ces passes sont devenues plus réparties entre plusieurs joueurs et Salah n’est plus la cible privilégiée comme autrefois.
Slot a tenté de diversifier les sources de danger, souvent au détriment des retours et du rendement offensif de son meilleur marqueur.
Baisse de créativité, mais pas d’inspiration?
Contre toute attente, Salah continue néanmoins à créer des opportunités: il génère encore environ 1,6 occasion par match, avec un xA stable autour de 0,23 et un taux de grandes chances créées proche de l’an dernier.
Parmi ses moments les plus marquants ce saison, on retient une passe lumineuse à Ryan Gravenberch à Everton et le centre enroulé à Alexander Isaac contre Chelsea qui manqua de peu de finir au fond des filets.
Où reçoit-il désormais le ballon?
Au lieu de rester dans la zone de finition, Salah reçoit davantage le ballon près de la ligne droite droite, dans la moitié adverse, avec environ 13 touches par match dans cette zone, chiffre record pour lui. Moins de danger dans l’axe, plus de lectures faciles pour les défenseurs.
Par ailleurs, le nombre de passes progressives reçues a diminué: 297 la saison dernière, puis seulement 41 cette saison, ce qui illustre une redéfinition du rôle et un manque de cible principale sur les offensives: Salah n’est plus le point d’ancrage des attaques.
Le calendrier n’a pas aidé: cinq des sept adversaires rencontrés étaient dans le top huit du championnat, et Liverpool n’a affronté qu’un seul club du bas du tableau jusqu’ici (Bournemouth). Il est donc naturel que les chiffres de Salah souffrent face à des équipes plus robustes, mais le test majeur reste sa capacité à regagner confiance avant une série de matchs plus cléments.
Sur le plan humain, Salah a aussi vécu une épreuve intime: en juillet, il a perdu son ami et coéquipier Diogo Jota de manière tragique, ce qui a marqué les esprits au sein du vestiaire de Liverpool. Ses larmes après la victoire d’ouverture contre Bournemouth ont montré une facette plus personnelle et émouvante du joueur.
Conclusion
Le dossier Salah demeure complexe: la perte de forme s’accompagne d’un ajustement tactique et d’un contexte émotionnel lourd. Liverpool peut encore se reprendre, mais cela dépendra de la manière dont Slot gérera les minutes et les rôles autour de Salah, ainsi que de la capacité du groupe à réattribuer les charges offensives lorsque les threads créatifs s’étiolent.
Punchline 1: Quand Salah se remet en question sur le banc, on peut dire que Slot réinvente le concept de formation—et peut-être aussi celui du sommeil stratégique pour les défenseurs.
Punchline 2: Si le banc est l’endroit où l’inspiration se repose, alors Liverpool est sur le point d’écrire le chapitre le plus reposant—et le plus surprenant—de sa saison.