Maroc vs Argentine: pourquoi l’Afrique a pris le relais des amicaux avant la CAN

Contexte et décisions

La fédération marocaine de football a annoncé que l’équipe nationale disputera deux amicaux ce mois-ci contre l’Ouganda et le Mozambique, sous l’impulsion directe de l’entraîneur Walid Regragui, qui privilégie des adversaires africains plutôt qu’un rendez-vous mondial comme l’Argentine, championne du monde.

Cette démarche s’inscrit à quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations et suscite des questions sur le choix de ces adversaires et ce timing, alors que le public attendrait plutôt une affiche de prestige.

Coulisses et choix des adversaires

Selon des sources proches du dossier, l’échec des négociations avec l’Argentine a conduit à opter pour deux opposants africains et à organiser les matches au Grand Stade de Tanger, le plus grand stade du royaume, afin de maximiser les retombées et la préparation.

À l’origine, l’idée était d’organiser une grande fête d’ouverture avec l’Argentine à Tanger, en présence de responsables internationaux, mais les exigences financières de l’équipe argentine se sont révélées prohibitifs, rendant une telle rencontre peu réaliste.

Les discussions auraient commencé avec une demande initiale de 10 millions d’euros, puis auraient été révisées à 8 millions, puis 6 millions, un montant jugé inacceptable par le Maroc. En contrepartie, le Maroc aurait proposé 1 million d’euros et la perspective éventuelle d’une participation de Lionel Messi, mais sans accord, les pourparlers ont été rompus.

Les sources soulignent que ces demandes étaient jugées illogiques au vu du statut actuel du Maroc, leader africain depuis trois ans et fort d’un palmarès et de joueurs de classe mondiale. La progression du football marocain est telle qu’il a notamment battu l’Argentine et d’autres adversaires de référence dans des cadres divers.

Après l’échec, la direction a confié la décision à Walid Regragui, qui a accepté le choix de privilégier des adversaires africains afin de mieux préparer la CAN et d’intégrer des styles de jeu continentaux lors du rassemblement.

Pourquoi l’Ouganda et le Mozambique ? Après de longues consultations, l’Union a retenu ces deux pays après l’échec des négociations avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Certaines équipes redoutaient le niveau du Maroc, d’autres avaient un calendrier chargé, et certains matchs de barrage pour le Mondial composaient une contrainte supplémentaire.

Les sources ajoutent que le Maroc vise un adversaire continental pour tester les ressources du groupe et préparer les défis à venir, notamment après des performances récentes qui ont renforcé la confiance autour du projet. Le Cameroun et le Nigeria ont été écartés en raison de leurs engagements dans les barrages mondiaux.

Une vitrine nouvelle pour le football marocain

Le choix du Grand Stade de Tanger comme théâtre des deux amicaux marque une étape symbolique: sa réouverture et sa capacité à accueillir des rencontres de haut niveau dans le cadre d’un programme d’infrastructures ambitieux pour la CAN.

Les responsables indiquent que le Maroc est en passe de remettre les clés de neuf stades à la CAF dans le cadre d’un calendrier accéléré, afin de doter le royaume d’installations prêtes à accueillir les phases finales et les matches de qualification.

Les matchs amicaux contre l’Ouganda et le Mozambique s’inscrivent dans une préparation structurée, avec Tanger comme témoin de l’évolution et des ambitions du football marocain sous la houlette de Regragui et de la FRMF.

En attendant le coup d’envoi de la CAN, le Maroc poursuit sa montée en puissance sur la scène continentale et s’apprête à démontrer que son option africaine peut être une force stratégique autant qu’un choix sportif.