Coulisses décisives: Benzema donne son feu vert et Blanc paye le prix à l'Union

L'échec qui déclenche le limogeage

La défaite 0-2 de l'Union face à Al-Nassr, lors de la quatrième journée de la Saudi Pro League, n'était pas une défaite ordinaire: elle a scellé la rupture entre le club et son entraîneur français Laurent Blanc. Dans les heures qui ont suivi, le conseil d'administration s'est réuni en urgence et a officialisé la rupture du contrat avec Blanc et son staff, mettant fin à une collaboration qui avait duré 442 jours.

Le rôle de Benzema au cœur du tournant

Selon le quotidien saoudien Al-Riyadiah, le capitaine Karim Benzema a joué un rôle déterminant: il aurait donné son feu vert à la décision d'écarter le compatriote, estimant que la continuité ne servait plus les intérêts du groupe et que son influence au vestiaire pesait.

Les sources ajoutent que Benzema, voix majeure dans le vestiaire, s'était montré d'accord avec le départ, jugeant que les résultats et l'harmonie entre joueurs et staff n'étaient plus au niveau requis.

Vers une nouvelle ère

Le club n'a pas tardé à se mettre en mouvement, ouvrant des discussions sur plusieurs dossiers. Des noms de coachs de renom ont été évoqués, sans que la liste ne soit officialisée, et la décision finale était attendue pendant la pause prévue. L'objectif déclaré: retrouver l'équilibre et les performances qui répondent aux attentes des supporters.

La presse espagnole a aussi évoqué Sergio Conceição, ancien entraîneur du Porto et du Milan, comme candidat sérieux, avec l'inclusion possible de l'espagnol Xavi Hernández parmi les options étudiées, pour apporter une approche moderniste et rassurer les fans.

Les réactions de Blanc

Laurent Blanc, lors du point-presse d'après-défaite, a tenté de minimiser les critiques et de défendre sa méthode. Interrogé sur son avenir, il a lancé une pique: « Est-ce une bonne question ? C'est notre première défaite à domicile depuis longtemps. Sur les 18 derniers matches à domicile, nous avons 17 victoires et un nul. Il faut peut-être vérifier les chiffres avant de poser ce genre de questions ». Ses mots n'ont pas suffi à dissiper les doutes de la direction et des supporters.

Il a aussi évoqué les difficultés liées aux blessures et à la forme défensive, tout en soulignant que le calendrier chargé et les blessures avaient limité les solutions disponibles.

Blanc a conclu en rappelant que l'Union avait affronté « une équipe plus forte » et a insisté sur le fait que la série sans défaite à domicile était rompue par cette défaite.

Ce que Blanc a apporté à l'Union

Blanc avait pris les commandes en juillet 2024, avec un contrat courant jusqu'en juin 2026. Sa première saison a été marquée par un doublé national: championnat et coupe, redonnant de la fierté au club sur le plan local.

Sur le plan statistique, Blanc a dirigé 46 matches toutes compétitions confondues, remportant 35 victoires, 5 nuls et 6 défaites, soit une efficacité de 76 %. L'Union a aussi connu 22 matchs d'affilée sans défaite à domicile à Djeddah, avant que la victoire de l'adversaire ne mette fin à cette série.

Cependant, cette saison a connu un recul: élimination en demi-finale de la Super Coupe par le même rival, puis échec en ouverture de la phase de groupes de la Ligue des champions de l'AFC, et enfin la défaite du derby face à Al-Nassr qui a scellé la décision de la direction.

Punchline finale 1: À trop aimer les plans B, on finit souvent par perdre le plan A — et aujourd'hui, le vestiaire a choisi son nouveau plan, avec Benzema en co-pilote.

Punchline finale 2: Quand les dirigeants parlent de «projet à long terme», c'est que le calendrier a déjà oublié le mot «pause-café» dans le vestiaire.