Gerrard lâche les vérités sur Arnold, l’Angleterre et le prix du risque
7 octobre 2025
Contexte et réactions
La légende de Liverpool, Steven Gerrard, a suscité un vif débat en évoquant publiquement le départ du jeune Trent Alexander-Arnold vers le Real Madrid.
Gerrard affirme qu'il n'aurait jamais quitté Liverpool ainsi et il parle aussi de son regret de ne pas avoir remporté le championnat, tout en livrant des coulisses sur la supposée génération dorée de l'Angleterre marquée par l’égo et les rivalités entre les stars.
Dans une interview longue sur le podcast de Rio Ferdinand, il dit qu'il n'aurait pas pris la même décision qu'Alexander-Arnold en partant à Madrid l'été dernier pour 10 millions de livres, après avoir refusé une prolongation.
Régrets et leçons sur l’Angleterre
Gerrard ajoute: Personnellement, je n’aurais pas fait cela. Il a pris un gros risque. C’est un joueur exceptionnel et l’un des meilleurs passeurs que j’ai vus.
Il poursuit: Il est au même niveau que Beckham et Scholes, sans aucun doute. Il est parti au sommet, et cette décision porte ses fruits aujourd’hui. Je souhaite qu’il réussisse, parce que je l’aime beaucoup.
Il explique qu’il peut comprendre le choix de Trent, même s’il est attiré par Barcelone ou Madrid, deux géants qui savent attirer les talents.
Il raconte que Madrid voulait pousser Liverpool à le vendre, mais il a refusé; le dossier a été clos rapidement, mais cela l’a fait réfléchir.
Il a ajouté qu’il comprend l’émotion autour du départ et confie: quand il retire son couvre-chef de Liverpool, il se demande ce que Trent fait… Tu joues pour l’un des meilleurs clubs d’Europe, tu gagnes des titres que j’ai rêvé d’avoir; les fans t’adorent, tu es une icône du club.
Il déclare: J’ai gagné la Ligue des Champions, j’étais un des éléments clés. Mais pourquoi partir? C’est difficile à comprendre sans mon amour pour le club.
Gerrard assure que Arnold était sur le point de devenir une légende éternelle de Liverpool s’il avait continué, et dit comprendre les critiques après son départ pour Madrid.
Lorsqu’on lui demande s’il mérite une statue à Anfield, Gerrard répond en souriant: je n’ai pas besoin d’une statue pour aimer Liverpool. Le club m’a donné amour et respect qui dépassent tout honneur matériel. Depuis ma retraite, ma relation avec le club est plus profonde et chaleureuse.
Nostalgie et regrets
Dans le même entretien, Gerrard parle aussi de son regret persistant de ne pas avoir remporté la Premier League durant sa carrière, notamment après l’épisode de sa glissade contre Chelsea lors de la saison 2013-2014.
Le capitaine raconte: cela me fait mal encore aujourd’hui. Parfois je regarde les images, des passes ratées en Angleterre ou des penalties manqués, et cela me pèse énormément. Cet épisode contre Chelsea me touche à chaque fois.
Il poursuit: mais c’est la vie. J’ai appris à vivre avec. Je ne suis pas hanté par cela tous les jours, mais j’y pense souvent. Je déteste perdre et je déteste échouer. Je pense que j’aurais dû remporter le championnat avec Liverpool. J’étais capitaine et je devais mener le club.
Et il admet: je ne veux pas dire que je vis dans le passé, mais j’accepte ma responsabilité. En regardant ma carrière, j’en suis fier, mais il y a toujours cette voix qui me dit: tu aurais dû gagner le championnat.
Génération d’égo
Dans une autre partie du podcast, Gerrard parle aussi de l’échec de l’Angleterre dans sa génération dorée dans les années 2000, aux côtés de Beckham, Scholes, Lampard, Ferdinand et Neville.
Il décrit cette période comme victime d’égoïsme et de rivalités entre clubs.
Il affirme clairement: À mes yeux, nous étions un groupe d’égoïstes perdants. Je le dis franchement. Nous nous voyions comme des ennemis plus que des coéquipiers. Aujourd’hui, voir Carragher et Neville ensemble dans des programmes, comme s’ils étaient amis depuis 20 ans, me surprend: pourquoi n’étions-nous pas ainsi à l’époque ?
Puis il regrette: Maintenant, je suis plus proche de Rio Ferdinand que lorsque nous jouions ensemble il y a 15 ans. Pourquoi? Est-ce l’égo? La rivalité? Il y avait quelque chose de mal dans notre culture au sein de l’équipe. Nous étions isolés, nous ne parlions pas les uns avec les autres, nous ne nous sentions pas comme une vraie équipe.
Il conclut que l’expérience avec l’Angleterre était à l’opposé de celle de Liverpool: À Liverpool, je me sentais comme faisant partie d’une famille. J’étais enthousiaste à chaque déplacement. Avec l’Angleterre, j’attendais juste la fin du camp. J’aimais jouer pour mon pays, mais je détestais l’ambiance autour de l’équipe. Je ne me suis jamais senti uni.
Il ajoute: En fin de camp, je me sentais proche de mes coéquipiers, mais dès que les matches se terminaient, tout s’effaçait. Seuls les grands tournois créaient un peu de cohésion parce que nous passions plus de temps ensemble.
Punchline 1: Si l’égo était une ligue, certains seraient champions depuis longtemps… mais sans le moindre titre à lever.
Punchline 2: Et si Trent avait un jour l’élégance de revenir, le vestiaire entendra sûrement: bienvenue à l’ère des passes laser et du Real; le reste n’est que bruit.