Kevo révolutionne l’Inter : une nouvelle ère tactique qui colle à son époque
8 octobre 2025
Inter Milan : Kevo réécrit la partition
En six journées de Serie A et deux matches de la phase de groupes de la Ligue des Champions, Cristian Kevo, l’entraîneur des Nerazzurri, montre l’impact de sa vision sur le rendement et l’identité du club dans les compétitions.
Inter évolue bien différemment de ce qui était perceptible la saison dernière sous Simone Inzaghi, malgré les bons résultats, mais la révolution opérée par Kevo est désormais visible sur toutes les lignes.
Une tactique agressive et des passes verticales
La méthode de Kevo pousse les défenseurs plus haut vers le milieu adverse, si bien que la ligne défensive avance d’environ sept mètres par rapport à la période Inzaghi.
Tout repose sur l’approche, la construction du jeu et l’attaque : trois éléments essentiels d’une philosophie visant à dominer les matches avec fluidité. L’Inter, sous Kevo, voit Barella comme maître à jouer, Bastoni tenir le rôle de défenseur latéral gauche et Akanji devenir une colonne du milieu.
Le bloc défensif démarre ici même : le défenseur suisse arrivé en dernière minute incarne un style de football très agressif qui oblige la défense interiste à occuper des espaces différents pour lancer l’assaut.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Inter est leader des passes entre lignes (34 passes, moyenne 5,32 par match), des attaques en profondeur (95 passes, moyenne 14,8 par match), des passes clés (39), des touches dans la surface (209), des corners (52) et des centres (127). Il paraît aussi premier en occasions manquées (21) et en expected goals (12,1) et en moyenne de tirs par match (6).
Le mot-clé de l’approche est les passes verticales : l’exemple du dernier but de Lautaro contre Cremonese illustre ce schéma, Barella récupérant et servant l’Argentin en profondeur, ouvrant immédiatement la voie à l’attaquant via une passe en profondeur.
Kevo recherche ce type de passes directes, notamment lorsque l’attaque prend le dessus sur le porteur du ballon.
L’aisance et la construction défensive
La défense est nettement plus solide : la carte thermique des défenseurs sur ces six premiers matches confirme l’objectif de rester en position élevée et compacte.
En regardant certaines actions contre Cremonese, à la 3e minute, ligne défensive haute, Akanji et Bastoni avançant, De Vrij recule et cinq joueurs se projettent; à la 20e minute, De Vrij récupère au centre, Akanji et Bastoni montent et l’Inter développe le jeu sur le côté gauche. Contre Slavia Prague, Achille? dirige le ballon derrière le milieu à plusieurs reprises en quête d’une passe entre les lignes ou d’un dépassement numérique.
Le clé du succès est Akanji, qui monte au milieu à plusieurs reprises contre Cagliari, démontrant un style lyrique proche de Pep Guardiola : il comprend l’importance de hausser le niveau pour offrir une option supplémentaire dans la construction de l’attaque. Toutefois, cette approche axée sur le contrôle et la réduction des chances commence à porter ses fruits, même si l’Inter a subi 49 tirs encaissés seulement.
Et qu’en est-il du gardien ?
Un autre point touche à la construction depuis l’arrière : par rapport à Inzaghi, Kevo implique moins le gardien dans la distribution. Quand Francesco Pu est sur le terrain, le portier Somier ou son remplaçant Martinez effectuent des passes longues pour exploiter la stature du portier, mais les données montrent aussi un tournant : avec le gardien suisse par exemple, il transmet 26, 24, 10 et 21 passes face à Torino, Udinese, Juventus et Cremonese respectivement.
Alors que la saison dernière, lors des quatre derniers matches de Serie A contre Bologna, Roma, Lazio et Como, il avait livré 33, 29, 27 et 54 passes... ces chiffres confirment le changement réel opéré par Kevo cette saison.