Liverpool trébuche: quand le calendrier écrase le plan B d'Arne Slot
30 octobre 2025
Slot sous pression
Personne n'aurait imaginé que Liverpool reculerait autant sous la houlette du coach néerlandais Arne Slot, passé du statut de champion en titre à celui d'accusé principal de la chute.
Les Reds ont essuyé leur deuxième revers de la saison 2025-2026 en quittant la Carabao Cup dès le 8e tour après une défaite 0-3 face à Crystal Palace.
C'était le même adversaire qui les avait battus en début de saison lors de la Super Coupe d'Angleterre, dans un 2-3 après tirs au but après un nul 2-2 à l'issue du temps réglementaire.
Par ailleurs, Liverpool avait aussi perdu contre Crystal Palace en Premier League lors de la 6e journée, sur le score de 1-2.
Cette série a lancé un chapitre sombre: quatre défaites de suite toutes compétitions confondues et une seule victoire sur six matches.
Si Liverpool venait à s’incliner face à Aston Villa samedi, il atteindrait une 5e défaite consécutive en championnat pour la première fois depuis 1953.
Une aventure qui lui a coûté le titre
La presse anglaise demande la tête de Slot, non seulement pour les résultats, mais aussi pour le manque d’harmonie entre une liste fournie de talents et le système employé.
La pression s'accentue après l’alignement d’un grand nombre de remplaçants et de jeunes face à Crystal Palace, une défaite à domicile qui n’a pas aidé sa cause.
Absents mercredi: Mohamed Salah, Virgil van Dijk, Ibrahima Konaté, Dominik Szoboszlai, Cody Gakpo, Florian Wirtz et Hugo Ekitike, autant dire que l’équipe était moins robuste que prévu.
Slot a décidé d’accorder du temps de jeu à trois jeunes dans le XI et à cinq autres sur le banc, après 10 changements par rapport au match contre Brentford en PL la semaine précédente.
Après un début encourageant, Ismaïla Sarr a inscrit deux buts en fin de première période, puis le jeune Amara Nalo, 18 ans, a écopé d’un carton rouge en seconde période, scellant le destin des Reds.
Le match a aussi mis en évidence une gestion complexe du volume de matchs, avec rotation et priorisation du calendrier sur le court terme.
Une liste qui ne rassure pas ?
Après la défaite, Slot a aussi laissé entendre que l'effectif n’est pas encore suffisant pour viser tous les titres, malgré des investissements importants ces dernières années.
En comparaison avec Manchester City, il a laissé entendre que les Citizens peuvent aligner leur meilleure équipe sans cesse, ce qui met en lumière les défis d’un Liverpool qui s’appuie sur une rotation mal maîtrisée.
Selon lui, City peut composer sans quelques titulaires; chez Liverpool, l’inconvénient est d’avoir dû démarrer avec quatre joueurs de moins de 19 ans et seulement deux remplacements disponibles après des semaines chargées.
Il a rappelé qu’un déplacement à Brentford s’inscrivait dans une période où trois matchs en sept jours pesaient sur les joueurs, et que ce n’était pas une excuse mais une réalité du moment.
Slot a ajouté que l’effectif n’est pas aussi profond que certains le pensent et que les ambitions du mercato estival n’ont pas changé sa vision.
En parallèle, Liverpool a dépensé environ 481 millions d'euros sur le mercato estival, contre 960 millions sur l’ère Klopp selon Transfermarkt. Parmi les arrivées: Alexander Isak (Newcastle United, 144 M€), Florian Wirtz (Bayer Leverkusen, 125 M€), Hugo Ekitike (Eintracht Frankfurt, 95 M€), Milos Kirkez (Bournemouth, 46,9 M€), Jérémy Frimbong (Bayer Leverkusen, 40 M€), Giovanni Leoni (Parme, 31 M€) et Freddie Woodman (Brest, libre).
Tous ces joueurs ont rejoint une équipe qui avait tout de même gagné le titre de champion la saison précédente grâce à des stars comme Salah, van Dijk, Szoboszlai et Gakpo.
Steven Warnock, ancien de Liverpool, estime que Slot a presque admis que l’effectif n’est pas assez fort et que ses remarques manquent de clarté. Il ajoute que jouer trois matchs en sept jours est le genre de défi typique d’un club qui vise l’excellence en Coupe d’Europe, et que les excuses ne suffisent pas.
En dépit des critiques, le club rappelle que Klopp a aussi connu des périodes de dépenses importantes et que les chiffres du mercato ne s’effaceront pas d’un revers de la main. Slot peut être tenté de rappeler que l’identité du club se forge aussi dans ces choix, malgré les turbulences.
Pour l’avenir, Slot assure que la priorité reste les prochains rendez-vous majeurs: Aston Villa en championnat, Real Madrid en Ligue des Champions puis Manchester City en championnat. Une série d’obligations qui pourraient tracer le reste de la saison et tester la gestion de l’effectif.
Lorsqu’on lui demande si l’élimination pourrait peser sur le reste de la saison, Slot répond que la pression fait partie de Liverpool et que l’échec n’a pas transformé sa vision, même s’il est conscient que les performances doivent progresser.
Steven Warnock conclut que si Liverpool parvient à enchaîner face à Villa et Madrid, Slot gagnera en crédibilité; sinon, le ton des critiques pourrait fortement grimper.
Enfin, Slot insiste sur le fait que l’objectif n’était pas de tout remporter d’un coup, mais de bâtir une équipe compétitive capable de tenir le cap sur les compétitions les plus exigeantes.