Pause internationale en Série A saoudienne: qui en profite et qui patine avant le sprint final
3 octobre 2025
Les clubs saoudiens attendent la pause internationale d’octobre pour évaluer l’impact technique et les ajustements à opérer après un début de saison marqué par des interruptions internationales. La Roshen Pro League avait repris fin août, avant d’être stoppée en septembre, laissant certains clubs sur un rythme soutenu et d’autres en quête d’équilibre. Quelques clubs ont tiré profit d’un entame prometteuse, comme l’Équipe locale, avec des victoires d’envergure sur Neom, le succès du Hilal face au Riyad et l’Union défendant son titre prête à rebondir après des semaines mouvementées.
Le départ en sélection nationale a donné lieu à deux amicaux pour l’équipe saoudienne, face à la Macédoine du Nord puis à la République tchèque, en stage en Europe. Ces rendez-vous vont influencer les choix des entraîneurs et la gestion des effectifs en club, surtout avec des échéances de septembre et octobre où les feuilles de route des clubs se ressemblent : reconquête, stabilité, et prudence face aux blessures.
Alors que les équipes commencent à préparer leur retour, les chiffres et les verdicts du mercato bureautique prennent du relief. Certains clubs ont dû opérer des réajustements et même des changements d’entraîneur, le cas le plus médiatisé étant la séparation du club de l’entraîneur Laurent Blanc. Le diagnostic est clair : redonner de l’ordre et soutenir les joueurs clés, sans tout bouleverser, pour revenir plus fort à la reprise du championnat.
Du côté des performances, les résultats restent variables. L’Union, l’un des grands noms du classement, semble chercher la constance après un début sans faille de la saison passée, mais les irrégularités défensives et des soucis dans l’entrejeu pèsent sur les résultats. L’Ahli a connu une dynamique intéressante, sans toutefois convertir ce potentiel en résultats robustes sur la durée, et a subi une défaite douloureuse en Intercontinental Cup face à Pyramids FC (3-1 à Jeddah). Enfin, le Hilal est resté à l’affût, confirmant une impression de solidité et d’équilibre entre le secteur défensif et l’animation offensive, tout en restant attentif aux ajustements nécessaires en l’absence de certains cadres.
L’Union : bouée de sauvetage
Le club de Jeddah entame la période avec des attentes élevées, mais les premiers pas ont laissé apparaître des fragilités défensives et des difficultés à trouver une cohérence offensive. Le rôle du coach et la gestion des cadres expérimentés restent au cœur des débats, alors que les blessures et les erreurs individuelles pèsent contre des défaites qui pourraient peser à la fin de la saison. L’objectif reste clair : retrouver le cap avant la reprise des compétitions et profiter de cette pause pour reconstruire une ligne directrice efficace et retrouver l’appétit de la victoire.
Sur le plan collectif, l’équipe doit surtout retrouver de la solidité et de la continuité dans la construction du jeu. La présence de joueurs clés et une meilleure gestion des phases offensives seront déterminants pour reconquérir le rythme et se maintenir dans la lutte pour les premières places, face à des adversaires qui n’attendent pas pour prendre de l’avance.
Ahli : point d’appui
Pour l’Ahli, le début de saison est contrasté : des performances offensives notables, mais une organisation défensive parfois laxiste qui coûte des points. Malgré des signatures pertinentes et une impressionnante force de frappe grâce à des joueurs de classe européenne, le groupe a du mal à obtenir une cohésion totale et à traduire son potentiel en résultats durables. L’élimination précoce en Intercontinental Cup rappelle que le chemin vers les trophées exige plus que de belles réalisations individuelles.
Les supporters restent confiants dans le staff et les talents présents, espérant que la pause leur permettra de gommer les lacunes défensives et d’optimiser le rendement collectif. En parallèle, les regards se tournent vers les retours des blessés et les éventuels ajustements en vue du rétablissement d’un équilibre entre l’attaque et la sécurité derrière.
Hilal : soulagement relatif
Le Hilal démarre en trombe, affichant une certaine stabilité institutionnelle et des performances de haut niveau. Le club profite d’un collectif solide et d’un effectif qui demeure l’un des plus complets du championnat, avec des cadres comme Dossari et Savitch, et l’arrivée de l’entraîneur Simoni Inzaghi qui propose une approche équilibrée entre discipline défensive et créativité offensive.
Même si le bilan est positif, le manque éventuel de rotation et les blessures qui frappent certains titulaires peuvent fragiliser le rythme. La période actuelle offre une opportunité précieuse de peaufiner des schémas et de récupérer des joueurs clés, afin de rester dans la course pour le titre et renforcer les ambitions nationales et continentales du club.
Le Nassi : une entame qui s’arrête
Pour le Nassi, le retour sur le terrain a suivi une courbe de progression impressionnante : des victoires convaincantes et une défense efficace qui n’a encaissé que très peu de buts en championnat. Cette dynamique, associée à une solidité défensive et une bonne discipline, a permis au club d’être l’un des plus dangereux du moment et de préparer sereinement les échéances à venir, y compris un Clasico en Coupe du Roi.
Pourtant, la pause internationale pourrait casser ce rythme. Le risque est de perdre de l’élan et d’avoir du mal à réencoder les automatismes au retour. Les dirigeants savent que le moindre faux pas pourrait coûter cher dans une saison où la concurrence est féroce et où chaque point compte pour viser les sommets, y compris en compétitions internationales.
En somme, octroyer du temps à l’analyse, la gestion des effectifs et les ajustements tactiques sera crucial. La reprise s’annonce intense et, comme toujours, les supporters attendent que leur équipe transforme la vigilance en victoires, tout en évitant les blessures et les contre-performances qui pourraient tout remettre en question.
Et pour conclure sur une note légère, n’oublions pas: quand il fait nuit sur le terrain, les défenseurs n’ont pas peur, ils font juste des portes ouvertes et puis ils se disent “c’était juste un exercice de sécurité numérique, promis, je renvoie les ballons dans l’aire”.
Et si l’équipe peut faire une pause, c’est peut-être pour mieux revenir: parce que, comme dit l’entraîneur de mes cafés quotidiens, “à la pause, tout le monde fait des plans, mais c’est sur le terrain que les plans prennent les noms des joueurs”.