Quand Berkane tremble avant la Super Coupe africaine: entre blessures et batailles tactiques

Signes d’inquiétude avant la Super Coupe africaine

Le club Berkane, champion du Maroc et vainqueur de la Coupe de la Confédération la saison passée, suscite l’inquiétude des supporters avant la pause internationale, dans un contexte sensible, à moins de deux semaines d’un rendez-vous crucial en Égypte, au stade Défense Aérienne, face au Piramids FC, dans le cadre de la Super Coupe africaine.

Plusieurs éléments expliquent cette inquiétude : les résultats des deux dernières journées du championnat, la perte de la tête du classement qu’ils détenaient depuis la saison précédente, et cela pour la première fois en fin de semaine au profit du Wydad Athletic, avec un recul notable chez certains titulaires et des blessures sur des éléments clés.

Le coach tunisien Moein el-Shaabani a décidé de tirer profit de la pause internationale pour multiplier les séances et réunir l’équipe en stage fermé en Égypte, afin de garder le rythme et préparer au mieux le duel contre les Libyens d’Al Ahli Tripoli dans la suite de la Ligue des Champions.

Il a aussi préparé un dispositif pour maintenir les joueurs sur place après le S Super, afin de les tenir loin des pressions et de les préparer de manière optimale au prochain défi en Ligue des Champions face à Al Ahli Tripoli Libye.

Des perspectives inquiétantes sur le plan sportif

Après un départ prometteur avec deux victoires et l’une des meilleures attaques du championnat, Berkane a connu un coup d’arrêt : un nul 3-3 à domicile contre l’Union Yaquoub Al-Mansour et un autre contre l’Union Twareka ont mis en lumière des failles défensives après le départ du capitaine Youssoufa Dao. Les recrutements n’ont pas suffi à combler ce vide, notamment l’arrivée d’Ismail Kandous du championnat belge.

Cette période marque, pour la première fois depuis l’arrivée de Moein, que Berkane encaisse cinq buts en deux matches, alors qu’il avait bouclé la saison précédente avec la meilleure défense sous la houlette du portier international Monir Al-Mahmoudi.

Cette perte de points a fait reculer Berkane de la première place au profit du Wydad, compliquant davantage la mission de conserver le titre en dépit d’une saison qui l’emmène sur plusieurs fronts.

Blessures et décisions techniques

Le chapitre des blessures a commencé avec le milieu Yassin Bahri, touché aux ligaments et opéré, écarté des terrains jusqu’au début de l’année prochaine, selon les prévisions médicales. Puis le gardien international Monir Al-Mahmoudi a été blessé avec l’équipe nationale, le privant de compétition pendant plusieurs semaines. Son remplaçant, Mehdi Miftah, a aussi connu des difficultés à revenir au même niveau. Bien que le portier soit revenu récemment, il paraît encore marqué par l’absence prolongée et a encaissé des buts faciles.

La pépite Osama Al-Malwi, buteur vedette du club et récent lauréat de la Coupe de la Confédération, a également été touché lors d’un match contre l’Union Twareka. Le club a enregistré huit arrivées, dont des joueurs venus de l’étranger, mais leur expérience reste à prouver dans le contexte compétitif marocain.

Sur le plan managérial, Moein est jugé sur sa capacité à rééditer ses succès passés en Afrique, et à prouver que le petit monde de Berkane peut survivre et prospérer sur le continent, malgré les contretemps et les obstacles.

La Super Coupe comme miroir des ambitions

La confrontation avec Piramids sera une vraie épreuve qui révélera les véritables intentions du club, notamment face au champion de la Ligue des Champions sur son terrain, et évaluer si Berkane peut récupérer le trophée de la Super Coupe, qu’il avait remporté il y a quelques saisons contre le rival local, le Wydad.

Pour soutenir ce pari, Berkane a préparé des primes supérieures à celles de leur dernier triomphe et compte sur l’expérience de joueurs qui ont récemment porté le maillot du Maroc lors du Chan et sur l’intégration des nouveaux venus afin de s’imposer dans le onze et, pourquoi pas, surprendre les côtés noirs du football africain.

Deux punchlines pour le voyage: si Berkane gagne, ils auront prouvé que le courage et le travail paient, même en Égypte; et si ce n’est pas le cas, on pourra toujours dire que le thé à la menthe et le soleil d’octobre restent les meilleurs compléments de motivation pour une équipe qui croit en son histoire.