Quand le nul fait parler les coulisses: le Zamalek-Bank Al Ahly en clair-obscur

Faits marquants du match

Le duel entre le Zamalek et le Bank Al Ahly s’est conclu sur un nul 1-1, mettant fin à une semaine marquée par les tensions au sein du club blanc et à une séries de matches sans victoire consécutifs en championnat.

Le Zamalek a une nouvelle fois manqué l’occasion de s’imposer, alors que le Bank Al Ahly accueillait l’affiche au Cairo International Stadium, lors de la 12e journée de la Premier League égyptienne. Osama Faisal a ouvert le score pour le Bank Al Ahly à la 30e minute sur penalty, et l’Angolais Chico Banza a égalisé pour le Zamalek à la 33e minute.

Les statisticiens retiendront que le Zamalek n’a pas battu Gazl El Mahalla et Gouna, comme lors des rendez-vous précédents, restant sur quatre matchs sans victoire en championnat.

Au classement, le Zamalek grimpe à 19 points, en quatrième position sous la houlette de l’entraîneur belge Yannik Ferreira, avec 5 victoires, 4 matches nuls et 2 défaites. Le Bank Al Ahly, de son côté, totalise 15 points et se classe neuvième sous la direction d’Ayman El Ramadi, dans ce qui était sa première confrontation contre son ancien club.

Juste après la rencontre, la situation s’est envenimée avec l’annonce officielle du staff de Ferreira, affirmant son refus d’assister à la conférence de presse, chiffre légalement problématique selon le règlement de la Fédération égyptienne de football et susceptible d’entraîner une amende directe pour le club du Zamalek.

À l’inverse, Ayman El Ramadi, l’entraîneur du Bank Al Ahly, a pris la parole lors de la conférence, adressant un message fort et chaleureux aux fans des Zamalek et les appelant à soutenir leur équipe en ces temps difficiles.

La présence de l’entraineur à la conférence est normalement obligatoire selon les dispositions des matches de la L’Egyptienne; son absence alimente les débats sur la gestion et les tensions internes liées aux résultats.

On pense que la décision de Ferreira reflète soit de la frustration, soit une tentative d’éviter des questions délicates sur la dégradation des résultats et l’incapacité à convertir 9 points en quatre matches. Des sources de la Ligue des clubs égyptiens évoquent une possible sanction financière pour le club en raison de l’absence du coach.

Cette absence ajoute un nouveau poids à un club déjà fragilisé financièrement et alimente les interrogations sur la stabilité des rapports entre le staff et la direction dans ce contexte sensible.

Ramadi vole la vedette

À l’opposé, Ayman El Ramadi a captivé l’attention lors de la conférence, en livrant un message sincère envers les supporters du Zamalek qui l’avaient acclamé au coup d’envoi.

Il a entamé son intervention par une évaluation technique du match, reconnaissant que le niveau n’avait pas été à la hauteur. « Le match était légèrement au-dessus du moyen, et les deux équipes auraient pu faire mieux; au Bank Al Ahly, nous estimons avoir livré des matches plus aboutis et nous avons senti la nervosité des joueurs », a-t-il déclaré.

Ramadi a aussi exprimé sa satisfaction quant à la performance de ses joueurs et au résultat final. L’échange a surtout été marquant lors de ses remarques sur les chants des supporters du Zamalek: « Les supporters du Zamalek sont les plus fidèles d’Egypte ; je n’ai pas été surpris par les chants, car ils n’oublient pas leurs racines ».

Il a poursuivi: « Même si nous n’avons pas passé beaucoup de temps ensemble, nous avons partagé une joie avec ce club lors d’un titre, même si ma contribution fut limitée. Je ne suis pas surpris par les hurlements, vous m’avez touché le cœur et vous m’avez fait sentir que je suis l’un des vôtres et j’en suis très heureux. »

Il a terminé son intervention par un appel clair: « Je souhaite dire ceci: vous êtes un public fidèle, votre club a besoin de votre soutien dans les semaines à venir ». Ce message a été interprété comme un rappel de l’importance du lien entre les supporters et l’équipe, malgré les résultats.

Ce discours de Ramadi intervient à un moment charnière, où le Zamalek traverse une période de désorganisation administrative et d’échec sportif, et rappelle que la fidélité du public pèse plus lourd que les revers.
Mais ce soutien citoyen contraste avec l’inefficacité apparente du staff technique pour mettre fin à cette série de défaites.

En résumé, cette rencontre a mis en exergue une fracture notable entre les choix du staff et les attentes du public, tout en rappelant que la loyauté du supporter peut parfois surpasser les résultats sur papier. Punchlines finales:

Punchline (à la Desproges): dans le football comme dans la météo, il faut parfois plus de clarté que de vent, et moins d’excuses que de buts.

Punchline (à la Coluche): on ne gagne pas des titres avec des conférences manquées, mais on peut les rater plus joliment en étant honnête avec les supporters.