Quand un coach portugais scrute le derby égyptien et le Ballon d’Or : la vision d’un outsider

Un regard d’outre-mer sur le football égyptien

Nelo Vingada, figure marquante parmi les entraîneurs portugais, a laissé une empreinte durable dans le football du monde arabe. Sa carrière l’a vu guider des équipes comme l’Arabie saoudite, le Zamalek, et il a aussi travaillé avec des sélections telles que la Jordanie et l’Egypte Olympique, sans oublier le Wydad marocain. Aujourd’hui, il livre à Kooora une analyse lucide et parfois surprenante des évolutions du football égyptien.

Selon lui, le football égyptien est en plein rebond, mais il ne peut faire l’impasse sur des questions structurantes. Le championnat voit 21 formations cette saison, ce qui, selon lui, n’est pas forcément idéal pour la compétitivité et le développement. L’accent doit être mis sur l’investissement dans les jeunes et sur le renforcement des infrastructures pour porter le niveau global des clubs.

Le duel Ahly contre Zamalek et les pièces manquantes

Avant le clasico égyptien, prévu entre le club rouge et le club blanc, Vingada détaille son regard sur ce qui fait la force et les limites des deux géants. Le public égyptien mérite un vrai spectacle et les deux formations doivent démontrer leur valeur sur le terrain, au-delà des résultats récents qui ne reflètent pas nécessairement leur potentiel réel.

La question des absences est centrale: Imam Ashour et Zizo manquent à l’AS Ahly et leur retour pourrait tout changer, selon le consultant. Leur disparition est ressentie sur le plan collectif et individuel, car ce sont des éléments qui apportent créativité et densité dans le pressing et la transition offensive.

Pour Zamalek, le regain de forme et la stabilité jouent aussi un rôle crucial. Vingada rappelle que les deux clubs représentent le plus grand derbi du football africain et que, malgré les difficultés organisationnelles actuelles, le match peut être le révélateur d’un renouveau ou d’une confirmation des équipes en lice.

Salah, Dembélé, et la question du Ballon d’Or

Sur Mohammed Salah, l’ancien sélectionneur ne tarit pas d’éloges. Il soutient que le milieu et l’impact du capitaine de Liverpool restent déterminants pour son club et pour la scène mondiale, même si le Ballon d’Or est disputé par plusieurs joueurs de haut niveau. Selon lui, Salah a démontré une constance et une qualité qui pourraient justifier une récompense encore plus régulière si les circonstances le permettent.

À propos d’Ousmane Dembélé, Vingada rappelle que sa période au Paris Saint-Germain n’a pas été une saison ordinaire. Pour lui, le contexte et l’environnement de rue ont joué un rôle, mais il voit dans certains joueurs une capacité réelle à évoluer au plus haut niveau mondial, au-delà des saisons ordinaires.

Le trio de matchs et de choix qui pèsent sur les trophées, selon le consultant, repose sur la capacité des joueurs à maintenir leur niveau sur la durée et sur l’éclairage que les grandes compétitions internationales peuvent apporter. Il doute moins sur la qualité individuelle et plus sur la régularité collective et la gestion des attentes médiatiques et publiques.

Concernant les trajectoires des joueurs égyptiens, Vingada rappelle les échanges possibles entre les clubs du Caire et les autres équipes, en insistant sur le caractère professionnel et respectueux des transferts, afin de préserver l’éthique du sport. Il voit aussi dans les échanges internationaux une chance de professionnalisation et de reconnaissance accrue pour les talents locaux.

En ce qui concerne les clubs européens et les jeunes talents, il ne craint pas l’échec des grands noms: même si un club comme le Real Madrid peut rencontrer des défis, le talent demeure et peut s’exprimer à travers des parcours variés. Pour Salah, l’enjeu est de continuer à apporter des performances qui témoignent d’un sommet durable, tout en restant fidèle à son club et à ses supporters.

Au sujet d’Omar Marmoush, il salue sa progression vers Manchester City comme une reconnaissance d’un talent précoce et prometteur, capable de s’étoffer dans un cadre compétitif. Cette trajectoire illustre, selon lui, la vitalité des jeunes talents égyptiens et leur capacité à franchir les étapes vers le très haut niveau.

Enfin, l’entretien revient sur la réussite du Vingada avec le Zamalek, qui a connu des victoires marquantes et une série de 59 matchs marqués, avec un bilan impressionnant de 42 victoires, 9 nuls et 8 défaites. Cette réussite est présentée comme un exemple de leadership et de management sportif dans un contexte compétitif et exigeant.

En résumé, Vingada voit dans le football égyptien une zone de potentiel énorme qui peut devenir une référence sur le continent si les clubs savent exploiter les talents locaux, investir dans les infrastructures et préserver l’éthique des échanges. Il reste convaincu que le derby Ahly-Zamalek, loin d’être un simple événement, peut devenir le moteur d’un renouveau plus large pour le football égyptien.

Punchline sniper 1: Si le Ballon d’Or dépendait du nombre de passes en profondeur, Salah aurait déjà son badge et les défenseurs porteraient des boutons de manchette d’inquiétude.

Punchline sniper 2: Dans le football, on dit que les idoles ne meurent jamais; elles Dennis-Liverpoldent—mais ici, on parie que Salah a encore plusieurs saisons à écrire son chapitre doré, pendant que les supporters riant doucement des rumeurs autour des challengers.