Tuchel mène l’Angleterre vers le Mondial: les choix cruciaux qui restent en suspens
17 novembre 2025
Le bilan et les enjeux
L’Angleterre a clôturé sa campagne de qualification pour le Mondial de manière immaculée : huit victoires en huit matches, 22 buts marqués et zéro encaissé, sous la houlette de l’entraîneur allemand Thomas Tuchel. Ce début tonitruant semble confirmer que le choix de Tuchel était le bon pour succéder à Gareth Southgate et préparer sereinement les échéances à venir.
Ce démarrage spectaculaire salue une direction clairement posée : l’objectif annoncé était simple, et les chiffres le prouvent, avec une assurance collective qui rassure autant les observateurs que les supporters. Tuchel a pris les commandes avec une promesse : transformer le potentiel en résultats, et les résultats, eux, sont déjà là.
À l’issue de la première phase de son projet, l’entraîneur poursuit ce qu’il appelle une « étape de réflexion profonde » avant d’annoncer sa liste finale pour le Mondial. Le temps des certitudes s’écoule doucement, et les choix commenceront à se préciser au fil des matches internationaux qui suivent.
Les questions qui frotent les esprits se multiplient : jusqu’où peut pousser le cadre tactique et les choix individuels lorsque les regards se tournent vers le Mondial, auquel tous rêvent d’un succès historique pour l’Angleterre ?
Le duel pour le numéro 10
La bataille pour le poste numéro 10 est le cœur battant du système. Jude Bellingham et Morgan Rogers se disputent une place qui peut changer l’équilibre du milieu et, par ricochet, de toute l’équipe. Le sélectionneur insiste sur une rivalité « amicale », mais il est évident que cette alchimie interne est censée stimuler chacun et pousser l’équipe vers le sommet.
Rogers a exploité les absences de Bellingham pour gagner du terrain et a offert des prestations convaincantes, même si le retour du jeune pétard de Real Madrid a redistribué les cartes. Au final, la question demeure : Tuchel privilégiera-t-il l’expérience et la constance de Bellingham ou la fluidité et l’élan de Rogers dans le onze initial ?
Les chiffres parlent : Rogers a disputé plus de minutes sous Tuchel et a souvent été aligné comme une option principale lorsque Bellingham était indisponible, mais la realpolitik du Mondial peut tout bouleverser en quelques décisions.
Qui remplacera Kane en cas de besoin ?
Harry Kane continue d’écrire l’histoire anglaise avec son record de buteurs et un rôle pivot, même s’il approche de 32 ans. L’écosystème anglais dispose d’alternatives capables de peser, mais le réalisme ne masque pas le fait que personne ne ressemble exactement à Kane dans le ventre du jeu : il est à la fois buteur, animateur et lien entre les lignes. Les remplaçants comme Welbeck, Watkins ou Foden ne parviennent pas tous à offrir le même profil complet, ce qui place la quête du couteau suisse du buteur au rang des questions sensibles de Tuchel.
Dan Welbeck est évoqué comme solution possible, tout comme Ollie Watkins qui a déjà eu ses minutes en sélection; mais l’effectif manque encore d’un profil qui puisse être aussi « couteau suisse » que Kane, surtout dans les grands rendez-vous. Le doute persiste sur qui peut prendre l’initiative lorsque les matchs se resserrent.
Et si une autre option se cherche, elle peut venir du milieu offensif qui, en cas de besoin, peut se muer en attaquant central : les profils de Rashford ou de Gordon pourraient alors être poussés à se réinventer pour déborder les défenses adverses.
Les questions défensives
Sur le plan défensif, John Stones a livré une prestation remarquable en Moldavie, mais la question demeure pour une défense anglaise qui pourrait évoluer vers une ligne à quatre plus classique ou un système hybride selon l’adversaire. Konsa et Guehi ont connu des progrès prometteurs et s’ajoutent comme des solutions plausibles, tandis que le jeune Jarrell Quansah imprime une belle confiance et peut aspirer à une place en vue du Mondial.
Le trio défensif pourrait être renforcé par l’émergence d’un nouveau visage qui s’accroche, mais Tuchel n’a pas encore tranché, préférant attendre le prochain regroupement international pour tester ces combinaisons dans un contexte plus lourd.
Le flanc gauche et les options d’attaque
Le poste de latéral gauche demeure l’un des plus épineux. Nico Orioli, en progression, et les jeunes de Tottenham comme Spinoza peut-être — si l’on peut dire — luttent pour mémoire. La concurrence est sévère et aucune solution n’a encore été imposée comme référence indiscutable. En attaque, Saka est le premier sur la droite. La gauche, elle, voit des prétendants qui se bousculent : Rashford cherche ce poste, Gordon monte en puissance et Maddueke, bien que blessé ou indisponible temporairement, demeure une option séduisante lorsque la condition physique est là.
Les chiffres montrent que Rashford détient bien des atouts pour s’imposer dans ce registre, mais Tuchel sait que le choix final reposera sur la continuité, la forme et la cohérence collective plutôt que sur des miracles isolés.
En somme, l’Angleterre est prête à viser le Mondial, mais les choix de Tuchel devront être justes et intelligents pour que les forces vives de l’équipe ne s’épuisent pas avant le grand rendez-vous.
Et même si tout semble ouvert, deux choses restent sûres: Tuchel gère les postes comme un chef d’orchestre, et le banc anglais peut receler des pépites qui, si elles se révèlent au bon moment, feront la différence sur la scène mondiale.
En attendant le Mondial, Tuchel s’oblige à la patience et à la lecture des prochains rassemblements, car tout se joue dans les détails et la gestion des egos et des ambitions peut faire la différence entre une médaille et une médaille d’impatience.
Punchline sniper 1: Tuchel ne répare pas seulement les postes, il fait du bricolage de génie — jusqu’à ce que la porte tourne sur le banc et que l’équipe devienne une tournée d’un seul homme (ou presque).
Punchline sniper 2: Si l’Angleterre veut le Mondial, qu’elle prépare son calendrier comme un agenda de paparazzi: tout le monde veut être vu, sauf les blessés qui veulent surtout ne pas être vus du tout.