Affiche controversée au derby de Jeddah: quand la commission de conformité refuse d’infliger des sanctions

Détails de l’affiche et contexte du derby

Un expert juridique affirme que la Commission de Conformité de la Saudi Pro League n’a pas le pouvoir de sanctionner les supporters d’Al-Ittihad à cause d’une affiche exhibée lors du derby de Jeddah contre Al-Ahli, dans le cadre du championnat saoudien.

Dans le match remporté par Al-Ahli 1-0 grâce à un but du star algérien Riyad Mahrez, joué à l’Engagement Stadium de Jeddah lors de la huitième journée, Al-Ahli porte son total à 16 points et occupe la cinquième place, tandis qu’Al-Ittihad reste à 11 points, en huitième position.

La rencontre a été marquée par une affiche brandie par un groupe de supporters d’Al-Ittihad portant la mention « L’humiliation de la relégation ne s’effacera jamais », faisant référence à la relégation d’Al-Ahli en league inférieure après la saison 2021-2022.

Ce tifo a déclenché une tempête de réactions au-delà du terrain, sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information, avec des appels à sanctionner les supporters et le club lui-même.

Face à l’ampleur de la polémique, la Commission de Conformité est intervenue pour demander des explications à l’Union, selon des reports récents, tandis que la direction du club a répondu qu’elle n’était pas responsable du contrôle des tribunes et que ce geste était l’initiative d’individus isolés.

Une commission nouvelle et ses contours

Selon le juriste Ayman Al-Rifai, la Commission de Conformité est une entité nouvelle, créée en cette saison de la ligue, et ses missions restent en grande partie peu claires faute d’atelier(s) explicatifs lors de son lancement.

La réglementation, dense et dépassant les 200 pages, nécessite des sessions de travail pour prévenir tout chevauchement entre les commissions et clarifier les rôles respectifs.

La Commission de Conformité est décrite comme une entité de supervision préventive qui ne rend pas de décisions disciplinaires mais peut émettre des sanctions administratives dans les domaines qui lui sont attribués.

Si un incident est soumis, elle évalue s’il est intentionnel ou non; en cas d’intention, l’affaire est orientée vers l’autorité compétente pour sanctions appropriées. La Commission d’Inactivité et la Commission d’Éthique gèrent d’autres domaines hors du cadre des compétitions et des comportements sur le terrain.

Selon l’expert, la Commission d’Inobservation (lire ici Commission d’Inflige) doit intervenir sur les comportements délictueux en tribune et non la Commission de Conformité, tandis que les responsabilités administratives restent circonscrites à cette dernière.

Le rôle de la conformité dans l’affaire du derby

L’expert affirme que la Commission de Conformité n’est pas habilitée à punir directement les supporters pour ce type d’incident, et précise les conditions d’entrée des tifos: tout panneau ou tifos doit être soumis à la ligue au moins 10 jours avant le match pour approbation et entrée dans le cadre réglementaire.

Le derby de Jeddah a été particulier, la logistique et la sécurité étant mises en cause: la société qui gère le stade, nommée par l’équipe locale, joue un rôle clé dans l’entrée des supporters et la sécurité générale.

Si la société et le club avaient suivi les procédures, la responsabilité aurait été redirigée vers les responsables de l’accès des spectateurs dès le départ; dans ce cas précis, la crise revient largement à la société opératrice.

L’expert précise que la première intervention concernant cette crise revient à la Commission de Discipline, car il s’agit d’un comportement de supporters et non d’une question purement administrative. Concernant les dysfonctionnements administratifs, c’est à la Commission de Conformité de s’en charger et les questions internes au club relèveraient de l’autorité compétente.

En résumé, la Commission de Discipline devrait intervenir et sanctionner les actes sur le terrain, tandis que les questions internes restent du ressort de la Commission de Conformité. L’expert ajoute que la Commission de Conformité examinera l’affiche pour des infractions administratives, mais que la responsabilité principale de sanctionner le comportement de la foule demeure la Commission de Discipline.

Pour finir, l’analyse suggère que la conformité peut ouvrir une porte administrative, mais que la responsabilité majeure de sanctionner les attitudes de tribune restera la compétence de la discipline — et peut-être que la prochaine fois, les débats seront réglés par un power-point plutôt que par une banderole.

Punchline finale: si la justice sportive était une sitcom, on aurait déjà le générique: chorégraphie impeccable, mais sans clause claire sur qui paie les dégâts des tifos. Deuxième punchline: le seul vrai hors-jeu ici, c’est notre capacité à clarifier les règles — et encore, on y croit comme au chat qui comprend les lois fiscales: pas vraiment.