Mourinho revient à Stamford Bridge: le maître des drames gladiateurs refait surface
29 septembre 2025

Le retour de Mourinho sur la scène européenne
Des joueurs de Chelsea ont versé quelques larmes, d'autres ont caché leur visage lorsque José Mourinho a salué chacun d'entre eux à l'occasion de son départ il y a presque deux décennies, et la mémoire du club londonien demeure indélébile. Aujourd'hui, 18 ans après son premier passage, les émotions ressurgissent alors que le Portugais revient sur un terrain qui a connu tant de pages de sa carrière.
Salomon Kalou, qui a porté le maillot des Blues de 2006 à 2012, se souvient: « Nous ne perdions pas seulement un entraîneur, mais un homme formidable, un guide, un combattant pour vous… Le surnom de "Special One" vient de son impact sur les personnes et du caractère qu’il insufflait au club. »
La BBC rappelle que tous les souvenirs entourant Mourinho ne sont pas unanimement positifs, que ce soit durant sa deuxième période à Chelsea ou dans ses aventures ultérieures. Benfica espère néanmoins relancer son éclat sur la plus grande scène européenne, la Ligue des Champions, lorsque le coach retrouvera, mardi, le terrain de Stamford Bridge.
« Je suis là »
Pour Benfica, l’objectif n’est pas seulement d’en découdre, mais de démontrer que Mourinho peut encore élever un groupe au-delà de la somme de ses parties. Son entourage explique que le technicien ne se contente pas d’être un simple entraîneur: il cherche à écrire une nouvelle page de sa légende en dominant Chelsea sur le terrain le plus médiatisé du continent.
Le débat autour de son retour est alimenté par des confidences de José Peseiro, ami et ancien collègue: « Il veut battre Chelsea pour montrer à tous: je suis ici. » Le scénario semblait autrefois improbable après son départ de Fenerbahçe, mais Benfica a rapidement offert une porte de sortie et une nouvelle scène à son projet.
Le directeur sportif de Benfica, Rui Costa, a expliqué que le contrat s’étend sur deux années, avec un salaire net d’environ 3 millions d'euros la première saison et 4 millions la deuxième, et une clause de résiliation possible après 10 jours de fin de saison.
Plus de 25 ans après sa première expérience à Benfica, l’entraîneur accepte une nouvelle tempête politique à Lisbonne, mais cette fois il arrive en homme mûr, loin du jeune novice de 2000. Plus qu’un entraîneur
Jozé Morais, ancien adjoint à Chelsea, Real Madrid et Inter, rappelle: « Mourinho n’apporte pas seulement de l’expérience et de l’ambition; il transforme les équipes en entités plus grandes que la somme de leurs joueurs. Quand il est arrivé à Benfica, personne ne savait exactement ce qu’il pourrait faire, mais il a allumé une étincelle. »
Tout au long de sa carrière, Mourinho a glané 26 titres majeurs avec Porto, Chelsea, le Real Madrid, l’Inter, Manchester United et la Roma. Mais son dernier titre de champion remonte à une décennie, et il n’a pas dirigé une équipe en Ligue des Champions depuis plus de cinq ans.
Ses cheveux blanchissent, mais son esprit peut-être plus tranchant que jamais: il se décrit aujourd’hui comme « plus altruiste et moins égoïste », une remarque qui sourit aux fans qui suivent son parcours. Benfica affirme qu’il ne revient pas en territoire de guerre, bien qu’il ait renoué avec des figures du football portugais; il a pris soin d’appeler des anciennes connaissances tels que André Vilas Boas et Frederico Varandas pour mesurer les enjeux de ce retour.
Des débuts durs
Lors de sa première semaine avec Benfica, Mourinho a immédiatement ouvert le dossier de la vidéo-arbitrage, critique directe sur certaines décisions et a même adressé des remarques au juge lors d’une mi-temps de match. Il n’a pas hésité non plus à tacler publiquement ses joueurs après une égalisation tardive, rappelant son style sans détour et son goût pour les débats controversés. Kalou, témoin de l’époque, affirme que sa franchise était l’une des qualités qui marquèrent son passage à Chelsea: « C’était sa marque: dire la vérité, même quand ça pique. »
Après un temps loin des bancs anglais, Mourinho a aussi laissé son empreinte dans des rendez-vous mémorables contre Chelsea. En 2010, après un but d’action spectaculaire de Kalou, Mourinho s’est déplacé vers le bus des Blues pour lancer un avertissement à son ancien joueur: « Quand tu étais avec moi, tu ne marquais pas comme ça, fais attention » — une anecdote qui résume bien son style sans concession.
À Benfica, il promet d’être « très direct », annonçant qu’il dira « beaucoup de bonnes choses, mais aussi beaucoup de choses mauvaises » afin de façonner l’équipe selon sa vision. Une route dramatique
Ce qui rend ce duel encore plus spécial, c’est que Mourinho n’affronte pas un rival local classique, mais son ancien club dans une rencontre qui a toujours été pleine de tensions et d’émotions. Il s’est même rappelé de son passage au Tottenham en 2019, affirmant qu’il aime les supporters de Chelsea, et par conséquent qu’il n’est pas surpris de l’absence d’une image de lui sur le mur des légendes de Stamford Bridge. Sa présence est une promesse d’un match où les émotions seront autant présentes que le tactique, et où les mots pourraient peser autant que les buts.
En somme, cette confrontation n’est pas qu’un simple rendez-vous sportif: elle est une réécriture des liens entre un entraîneur légendaire et l’un des clubs les plus emblématiques du monde, une page qui se tourne tout en réécrivant les règles de l’affrontement. Le show promet d’autant plus de surprises que Mourinho est prêt à tout remettre en jeu pour affirmer: « Je suis là. »
Punchline légère 1: Mourinho, c’est le genre de coach qui te déclare: “on va gagner, et si on ne gagne pas, on aura au moins de bonnes histoires à raconter à la cantine.”
Punchline légère 2: S’il y avait une application pour le football, ce serait “Mourinho Live”: deux boutons, “gagner” et “punir les détracteurs” — et oui, le mode avion est toujours interdit le soir d’un match contre Chelsea.